C’est en Europe, et plus précisément à la Bourse d’Amsterdam que sont nés les échanges d’actions au début du XVIIe siècle. Face à la concurrence féroce que se livraient les Européens au niveau du commerce maritime avec l’Asie, les sociétés hollandaises, considérant que l’union fait la force, créèrent la Compagnie unie des Indes orientales. Chaque investisseur devenait associé de la Compagnie et détenait une part proportionnelle à son apport. Cette entité, dotée d’un capital de 6,5 millions de florins, émettait des actions cotées et les échangeait à la Bourse d’Amsterdam, fait totalement nouveau en ces temps-là. Elle était dirigée par le Conseil des 17, des représentants de chambres régionales. Le succès de l’entreprise est colossal : les actions montent en flèche et se rachètent à prix d’or. La Compagnie des Indes orientales va même jusqu’à fonder la ville de Jakarta, alors appelée Batavia, et prend le contrôle des territoires de Malacca, de Ceylan et du Cap.
Comme les marchands n’ont pas d’endroit particulier pour procéder aux échanges, ils ont décidé de construire la Bourse d’Amsterdam. C’est ainsi que commence en 1607 la construction d’un gigantesque bâtiment destiné à accueillir jusqu’à 5 000 personnes. À l’intérieur, chacun des 46 piliers est numéroté afin de repérer l’emplacement de chaque marchand. Face au développement des échanges et à la montée de la spéculation, une règlementation est rapidement mise en place, et les transactions sont seulement autorisées entre midi et quatorze heures. En outre, le public n’est pas admis à la Bourse, seuls les courtiers représentant les négociants y ont accès. Les cours des titres sont établis en fonction de l’offre et de la demande. On assiste même à la naissance d’un marché secondaire, et à l’apparition des transactions à terme, les négociants vendant les cargaisons à recevoir de coton, de blé ou encore d’épices.