C’est en 1716 que le Régent de France autorise John Law de Lauriston, un banquier et économiste écossais, à créer La Banque générale, une banque privée. Louis XIV, qui est mort l’année précédente, a dépensé des fortunes dans les guerres et les constructions et a laissé le pays dans une situation financière catastrophique. La dette de l’État français équivaut à dix ans de prélèvements fiscaux du Royaume. Aucun ministre ne proposant de solution pertinente, le Régent décide d’adopter le plan audacieux de Law, pensant qu’il peut remettre la France d’aplomb et relancer l’économie du pays.
John Law commence donc à émettre du papier contre de l’or. Et le succès ne se fait pas attendre, car la monnaie est plus pratique pour les négociants. Mais la banque se met à faire entrer en circulation plus de billets qu’elle ne détient d’or et de dépôt.
L’année suivante, John Law rachète la Compagnie du Mississippi et crée sa Compagnie de commerce, la Compagnie d’Orient.
La Banque générale devient la Banque Royale, garantie par le roi, en 1718. Et deux ans plus tard, elle fusionne avec la Compagnie perpétuelle des Indes qui possède déjà le privilège de percevoir les impôts indirects ainsi que la fabrication de la monnaie.
Mais le système du banquier écossais touche à sa fin. Les ennemis de Law organisent une spéculation dans le but de détruire le système. Le cours des actions est multiplié par 40. Les plus gros détenteurs de billets réclament leurs valeurs en pièces sonnantes et trébuchantes, et la confiance s’écroule sans délai, ce qui conduit le système à la banqueroute le 24 mars 1720, ruinant au passage les déposants.
Fait étonnant, ce système, qui a totalement échoué pour diminuer les dettes de la France et relancer son économie, laisse une forte empreinte dans la théorie monétaire moderne.